Sylvain Delage : “A Dombé, les gens n’ont plus rien”

Sylvain Delage, chef d’équipe maintenance à la station d’assainissement Amphitria dans le Var, a passé trois semaines en missions au Mozambique après le passage du cyclone Idai. L’occasion de découvrir toute la logistique humanitaire déployée après une telle catastrophe.

Sylvain Delage : “A Dombé, les gens n’ont plus rien”

Vous êtes parti en mission début avril pour une deuxième rotation de volontaires Veoliaforce après le passage du cyclone Idai au Mozambique. Quelles ont été vos premières impressions sur le terrain ?
Sylvain Delage : C’est à la fois étonnant parce qu’on ne sait pas grand chose de ce qui nous attend et, en même temps, tout paraît assez organisé. Je ne savais pas qui allait me réceptionner à Beira mais j’ai suivi mon bagage qu’un chauffeur embarquait dans une voiture de Médecins Sans Frontières… Puis briefing avec les équipes de l’ONG, partenaire de la Fondation Veolia, et, très vite, on est sur le terrain. Bref, on s’insère dans des process fluides malgré un contexte d’urgence humanitaire.

A Beira puis à Dombé, vous avez assuré l’exploitation d’Aquaforces, unités mobiles de production d’eau conçues par la Fondation Veolia, et formé des personnels à leur utilisation.
SD : Oui, les volontaires Veoliaforce partis en première rotation déploient les équipements et ceux, comme moi, qui arrivent pour une deuxième rotation, assurent l’exploitation et préparent la vie des Aquaforce après notre départ. Avec Julien de Sousa à Beira, puis avec Camille Beaupin à Dombé, nous avons donc formé des collaborateurs de Médecins Sans Frontières et des Mozambicains volontaires pour que la production d’eau se poursuive après nos interventions respectives.

Vous avez donc travaillé en zone urbaine, à Beira, et dans la région rurale de Manica, à Dombé. Comment y vivent les populations touchées par Idai ?
SD : C’est très différent d’un environnement à l’autre. A Beira, la reconstruction a commencé, vous croisez beaucoup de monde dans les marchés, il y a des sourires, bref, la résilience est à l’œuvre. Dans les zones rurales, l’atmosphère n’a rien à voir. Les gens n’ont plus rien : ils ont faim, vous hèlent le long des routes, racontent les trois jours passés dans les arbres à attendre que l’eau baisse… Le climat est aussi plus difficile et les conditions de vie, en tant que volontaire Veoliaforce, sommaires : pas d’eau, pas d’électricité…  Il faut s’acclimater.

Comment se passe le retour après trois semaines en mission ?
SD : Une mission Veoliaforce, c’est, globalement, une grosse charge d’informations visuelles. L’attention est maximale et permanente et les journées chargées. En revenir, c’est finalement retrouver un rythme plus classique. Et, me concernant, une bonne nuit de sommeil et ça repart ! Les collègues sont assez curieux de ce que j’ai fait pendant trois semaines, je prépare donc un retour, avec beaucoup de photos, pour leur expliquer.

Propos recueillis par la Fondation Veolia.